Portrait d'une vitrailliste parisienne

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FORMATIONS

2013 - Ouverture de mon Atelier, au 53 rue Eugène carrière 75018 Paris.

2012 - Vitrailliste à l'atelier" Au passeur de lumière", Paris.

2011 - Obtention du certificat FCIL peinture sur verre, Lycée Lucas de Nehou Paris.

2009 - Obtention du DMA vitrail ( diplôme des métiers d'arts )ENSAAMA Olivier de Serres, Paris.

VITRAILLISTE

Justine Dablanc est vitrailliste. Elle crée des vitraux, ou les restaure, que ce soit pour des particuliers, des immeubles, ou pour des monuments historiques.

Depuis 2013, elle a installé son atelier-boutique au 53 de la rue Eugène Carrière.

Auparavant, elle avait préparé et obtenu un DMA (Diplôme des Métiers d’Art) à l’ENSAAMA Olivier de Serres. Puis avait souhaité compléter ses connaissances par une FCIL (Formation Complémentaire d’Initiative Locale) en peinture sur verre, « le dessin fait partie intégrante de l’art du vitrail, on doit être créateur-concepteur » Justine tient beaucoup à investir l’aspect artistique de son travail « certes il y a la partie ouvrière, mais chacun doit trouver sa patte graphique, son style en tant qu’artiste créateur... » Les différents stages attenants à ces formations l’ont amenée à se frotter à la réalité dans des ateliers parisiens ou lyonnais. Le projet personnel était encore flou, « à part celui, certain, d’en faire ma vie !»

Une opportunité se présente avec cette boutique, et elle se lance. Il faut alors se faire connaître, « et là j’ai eu beaucoup de chance de m’installer dans le 18ème, il y a beaucoup de vitraux dans les cages d’escaliers, ou des verrières ! dans la rue Damrémont par exemple ! » Avoir une vitrine est aussi très utile, « les gens passent et me voient travailler ! » D’autant plus que Justine est la seule vitrailliste de l’arrondissement, et ils ne sont qu’une trentaine à Paris. Beaucoup de restauration au début « et la création commence à arriver... » Cela peut aller du panneau de séparation vitré dans des lieux professionnels, à des fenêtres intérieures, ou des lampes, ou des tableaux rétro-éclairés.

Parfois le client sait exactement ce qu’il veut « et là je ne suis qu’exécutante », et à l’inverse parfois il sait seulement qu’il veut un vitrail « … et là ça n’est pas forcément plus simple, il y a trop de champ de création possible ». Et c’est plus difficile, on s’en doute, de se placer à coup sûr dans le désir de l’autre. Il faut déterminer le thème, le style, faire des propositions de maquettes, retravailler ensemble : du géométrique, du figuratif, « la faune et la flore sont des thèmes très souvent demandés, et que j’aime énormément travailler. Les choses géométriques, un peu art-déco, reviennent beaucoup, mais j’ai la chance de ne pas faire que cela ! Ça m’ennuierait un peu ! »

La partie technique prend ensuite le relais : découper les calibres puis les pièces de verre, et ensuite passer à la peinture sur verre (s’il y a lieu de peindre) « et là on peut utiliser ce qu’on appelle des grisailles, des oxydes métalliques, ou bien des émaux, ou encore des cémentations comme les jaunes d’argent ou le rouge de cuivre ». Le verre est ensuite cuit à 630° ou un peu moins, selon la peinture, et c’est ce qui permettra que le verre soit teinté dans la masse. Le montage du vitrail se fait ensuite au plomb (« il faut surveiller sa santé ! »), qui va sertir chaque élément de la composition, le tout finalisé par une soudure à l’étain. « En fait il y a plein d’étapes qui sont presque des métiers différents, et on ne s’ennuie jamais ! »

En ce qui concerne les monuments historiques et les églises, les conditions administratives sont plus complexes, « il faut passer par des appels d’offre ». Justine s’est alors rapprochée d’un atelier de la Place de Clichy pour travailler avec eux sur ce type d’ouvrage. C’est ainsi qu’elle a pu participer à des travaux de restauration de la Basilique de St Denis et notamment la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Le travail dans de tels endroits se fait soit sur site, en chantier, soit en déposant les vitraux et en les réparant avant de les remettre en place. « C’est bien aussi de ne pas rester confiné dans son petit atelier ! »

Justine dit se régaler de la possibilité que lui donne son métier d’entrer dans des lieux incroyables, et elle en sourit... « pouvoir découvrir des monuments, mais aussi des hôtels particuliers, des appartements incroyables !! ou des petits trésors cachés ! »

Parallèlement elle ouvre des ateliers de dessin et de peinture, ou d’initiation au vitrail « et il devait y avoir un besoin et une demande, car ça s’est rempli tout de suite ! ». Sa boutique n’est pas bien grande « mais c’est un atelier-couteau-suisse, tout se pousse ou disparaît, et j’arrive à installer tout le monde ! »

En 2018, Justine a été parmi les trois finalistes du Meilleur Ouvrier de France dans sa spécialité. Le prix n’a été décerné à personne cette année-là, mais elle est tout de même, et à juste titre, fière d’avoir fait le parcours jusqu’à ce niveau et ... « je recommencerai ! »

Elle est toujours heureuse de transmettre son art et son savoir. Elle accueille régulièrement des stagiaires. 

Actuellement, notre vitrailliste fabrique une horloge (« pourquoi pas ! ») pour candidater à une exposition (« Le vitrail en tant que mobilier ») au Musée du Vitrail de Poitiers. Elle propose aussi parfois, et avoir une vitrine l’y encourage, des lampes, des objets, des miroirs… On peut aussi admirer son travail sur son compte Instagram (atelier.dablanc).